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The Fellowship Forum
1993
International Conference
Congres International

IMPORTANCE DE LA FAMILLE HUMAINE
POUR L' EXPÉRIENCE DE LA FILIATION DIVINE

By Jean-Paul Duby


Seule une société qui évolue du simple au complexe peut imposer des régulations sexuelles pour protéger le bien-être social. Seule une société évolutive peut savoir que le bonheur d'une collectivité est inversement proportionnel aux plaisirs égoïstes des individus qui la forment. Seule une société capable de comprendre les causes inévitables des régulations sociales, imposées par la vie collective, a des chances de progresser vers la vérité et la paix. La préservation de soi est comme son nom l'indique, individuelle, mais quand elle est vecue en communauté elle doit aussi être supportée par le groupe social.

Dans l'antiquité la vie collective n'était pas basée sur le plaisir d'un être mais sur la satisfaction de tous. Ce qui était important dans les anciennes tribus n'était pas le bonheur humain mais la prospérité sociale. Nos ancêtres ont appris très vite que la survie d'une communauté était en relation avec l'enchaînement des associations qui formaient une société et non avec les individus temporaires qui permettaient cet enchaînement.

Ils ont appris à travers la violence et la mort qu'il leur fallait des règlements pour pouvoir soutenir la stabilité et la continuité de leur groupe social. Le mariage fut donc mis en place par les sociétés évolutives de façon qu'elles puissent régler et contrôler les associations humaines causées par le fait physique de la bisexualité.

Ce qui est sacré dans le mariage n'est pas l'église qui peut servir de témoin, mais la parole de l'homme et de la femme qui s'unissent soi-disant pour le restant de leur vie. Les divorces prouvent que Dieu n'est pas la partie réunissant deux êtres humains puisque personne, en dehors de Dieu, ne pourrait dissocier un couple qu'il aurait réuni. Une femme et un homme qui s'unissent dans l'espoir de fonder la base fondamentale d'une société (la cellule familiale) sont responsables de leurs décisions. Ils sont, l'un comme l'autre, à égalités devant le développement familial et l'expansion sociale.

Le mariage n'est pas une création du clergé, mais un accord institutionnel crée par les hommes afin qu'ils puissent contrôler par des ajustements progressifs les relations sociales. Les institutions sont importantes pour la survie d'une civilisation, c'est vrai; mais elles seront toujours inférieures a la plus simple des associations: la famille.

Les connaissances humaines peuvent progresser et être préservées dans le temps uniquement parce que des familles intelligentes veulent les transmettre à leurs enfants. L'éducation publique permet de prendre conscience du potentiel matériel et spirituel existant dans nove environnement, mais elle ne remplacera jamais la présence des parents qui peuvent enseigner, par l'exemple, l'amour. L'enseignement publique est positive quand il accroit la compréhension des phénomènes naturels, mais il ne l'est plus quand il est supposé supporter, voire même remplacer, la source fondamentale de tous les enseignements. Des familles unies par l'amour ne devraient jamais être inférieures à un type d'éducation, qu'il soit séculier ou religieux.

Aucune civilisation ne peut se stabiliser sans reconnaître que le caractère d'un être humain ne se construit pas à l'école, là où on peut comprendre la vérité, mais à la maison où elle peut être appliquée. La partie essentielle de l'éducation sociale ne peut se faire que dans un milieu familial. Seules des familles unies par l'amour peuvent construire des groupes sociaux solides, et seules des groupes sociaux solides peuvent construire la fraternité des hommes.

Les gouvernements stimulent la destruction des familles parce qu'ils fléchissent devant les désirs incompris des hommes. Ils succombent sous la pression des individus qui veulent partir sur la mer de l'expérience sans les gréements suffisants pour affronter les tempêtes de l'instabilité mentale. Ils perdent pieds devant les hommes qui ne comprennent plus que le rôle du mariage ne, consiste pas à satisfaire les désirs de soi, mais a sauvegarder et à promouvoir, par l'enchaînement des membres d'une collectivité, une culture sociale. Des gouvernements sans vision et des hommes égoïstes ont transformé le mariage en une farce monstrueuse dans laquelle les enfants, les perles de l'univers, souffrent, peinent, et se suicident.

Comment des enfants peuvent-ils manifester des qualités alors qu'ils grandissent dans des foyers qui n'en ont peu ou pas? Comment peuvent-ils percevoir la vérité quand ceux qui devraient les guider vers l'éternité se déchirent pour des affirmations du temps? Comment peuvent-ils exprimer l'amour quand ils ne voient que la haine et la misère sociale? Comment peuvent-ils voir des valeurs dans la vie quand ceux qui sont supposés les aimer ne montrent que violence, mensonge, et immoralité? Comment peuvent-ils percevoir la beauté d'un milieu naturel quand il est constamment pollue pour la gloire de l'argent? Comment vont-ils faire face à la désillusion des plaisirs physiques quand, pour eux, l'amour est synonyme de plaisir sensuel? Comment peuvent-ils sortir du piège infernal tendu par ceux qui déclarent que l'amour est intellectuel, émotionnel, presque une illusion mentale? Comment peuvent-ils comprendre les valeurs associatives quand ils vivent dans des sociétés où la performance personnelle est devenue le point fondamental d'une réussite sociale? Comment peuvent-ils être loyal quand ils voient chaque jour des adultes qui ne le sont pas? Comment nos enfants peuvent-ils comprendre la réalité quand on leur dit que la cause de leurs vies est matérielle alors que la matière est la conséquence d'une cause que les scientifiques ne comprennent pas encore? Nos enfants apprennent l'essentiel de la vie grâce à nous. Mais si nous sommes absents, trop occupés à poursuivre les plaisirs du temps, ou à travailler pour soutenir les dettes de nos gouvernements, qui va les éduquer moralement? Qui va leur montrer la puissance de l'amour? Qui va leur faire comprendre qu'ils ne sont pas perdus dans un univers sans fin? Qui va leur prouver qu'il faut avancer honnêtement, loyalement, et courageusement pour comprendre la vie? QUI ... ?

Des scientifiques rivés à la matière, des parents sans coeur, des philosophes sans cervelle, des gouvernements irresponsables, et des théologiens butés ont transformé les perles de l'univers en accident cosmique, en automate de l'énerCi-le, en des pantins pensants et désarticulés dans un univers impitoyable. Nos enfants doivent grandir dans des foyers dans lesquels ils pourront comprendre la difficulté des associations humaines et expérimenter en même temps la vérité d'une filiation divine. Nos enfants ont besoin de nous, leurs parents, pour percevoir qu'ils ne sont pas seulement le sel des moments présent mais aussi la saveur ultime de l'éternité future. Les universités et les écoles pourront toujours fournir une éducation intellectuelle fondée sur des expériences, matérielles ou spirituelles, mais elles ne pourrontjamais fournir un enseignement moral basé sur les relations sociales d'une unité familiale.

Nous sommes libres de choisir une voie d'expression pour une vie spirituelle ou pour le désespoir d'une vie matérielle, mais n'oublions jamais que la soif de notre âme ne sera jamais satisfaite par des plaisirs physiques. On ne peut pas expérimenter la puissance de l'amour et la vérité portait dans Le Livre d'Ui-antia quand l'abnégation et le renoncement de soi pour l'amour des autres n'existent pas. L'amour de la maison et des enfants ne peut pas, et ne pourra jamais, être augmenté par des plaisirs qu'ils soient physiques ou autres.

Le mariage est une épreuve difficile, c'est vrai, mais une épreuve qui favorise la tolerance humaine. Il entraîne toujours une meilleure efficacité sociale, bien qu'il n'en soit pas la cause, parce qu'il force toujours les personnes mariées a prendre conscience des difficultés à surmonter pour vivre unis dans la joie, la communion, et l'amour.

Les liens invisibles qui unissent un homme et une femme peuvent survivre aux problèmes du temps quand chacun des partenaires accepte de se contrôler pour partager sa vie et révéler son coeur. Un mariage est sur la voie du succès quand l'un ou l'autre des partenaires, voire les deux, possède la vertu la plus difficile à vivre: le contrôle de soi. Le bonheur n'est pas en relation avec le mariage, puisque le mariage est une institution humaine, mais avec la determination qu'un être a pour rendre heureux l'être aimé.

N'oublions jamais qu'une famille révèle aux parents procréateurs l'attitude du créateur envers ses enfants, tandis que les parents procréateurs montrent à leurs enfants la première d'une longue série de divulgation sur l'amour divin. La famille est l'instrument fondamental qui nous permet de comprendre la vérité spirituelle parce qu'elle nous force à faire face aux actions et réactions d'individus (nos enfants) qui, comme nous, doivent apprendre à se contrôler et à s'exprimer dans un milieu qu'ils ne comprennent pas.

Les conflits entre l'homme et la femme, inévitables à cause des impulsions sexuelles et des émotions inhérentes dans notre constitution, prouvent que le mariage dépend, pour sa durée, de l'aptitude mentale des partenaires pour contrôler les impulsions et émotions instinctives de leurs natures physiques. La famille est l'unité fondamentale de la fraternité humaine. Elle est l'endroit où le mot Père peut devenir interchangeable entre une femme et un homme puisqu'il n'a plus pour nous, lecteurs du Livre d'Urantia, une connotation masculine mais une responsabilité divine. La famille est le noyau social dans lequel nous apprenons des leçons de patience, de tolérance, et d'indulgence indispensable pour promouvoir la fraternité des hommes et l'amour de Dieu.


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