Site Index


The Fellowship Forum
1993
International Conference
Congres International

TRAVERSONS LE PONT POUR REJOINDRE LE MONDE
EN TANT QU’ENFANTS DE DIEU

Par Janet Farrington (Tranduction par André Léonard Glen)


Au cours de la semaine, nous avons fait tenons le gros livre bleu pour l'une des plus grandes l'expérience de la religion personnelle suivant les bénédictions de notre vie, nous rêvons du jour où idéaux les plus élevés que l'on puisse exprimer à la Terre entière connaîtra la puissance de la vraiel'intérieur d'un groupe. C'est en toute spontanéité religion de Jésus et, cependant, nous nous que nous avons pu nous joindre les uns aux autres dans l'amour et nous enrichir mutuellement de concepts surnaturels, échanger des idées captivantes et partaker les fruits d'une abondante moisson spirituelle. Ce fut une fête pour nos coeurs, nos intellects et nos âmes.

Par moments, j'ai vraiment eu l'impression que la vie morontielle daignait descendre sur moi; j'étais remplie d'émoi lorsque, en ces brefs instants, le temporel semblait atteindre à l'éternel au sein du Suprême. Je pouvais pratiquement sentir le Suprême se déployer, nous embrasser et s'exprimer dans chaque rencontre. Ma relation avec chacun d'entre vous est quelque chose de plus qu'une passion née d'une exaltation émotive. Je suis en mesure de vous aimer, mes frères et mes soeurs, avec la puissance d'un intellect éclairé par l'esprit. Je suis à même d'entrer en communion avecvous et de savoir que, tous ensemble, nous construisons le temple vivant de la confraternité spirituelle, puisque nous en avons fait l'expérience ici même en nous ouvrant les uns aux autres avec toute la force de nos intellects et de nos âmes.

Et, pourtant, nous devrons bientôt partir. Chacun devra lentement dénouer les liens éthérés qui l'ont si délicieusement uni aux autres. Nous devrons faire nos bagages matériels et réintegrer nos vies quotidiennes, enrichis certes, mais néanmoins désireux de communier encore davantage avec nos semblables. Aussi allons-nous tout naturellement nous poser les questions suivantes: "Comment créer ce niveau de relation dans ma vie de tous les jours? Comment rejoindre le monde avec le même pouvoir transformateur que j'ai connu ici dans ma communauté spirituelle? Comment faire partager cette expérience au reste du monde?"

Voila le défi que nous devons relever. Nous parlons de paternité et de confraternité, nous tenons le gros livre blue pour l'une des plus grandes bénédictions de notre vie, nous rêvons du jour où la Terra entiére connaîtra la puissance de la vraie religion de Jésus et, cependant, nous nous contentons de vivoter. C'est sans conviction que nous nous approchons de nos semblables. Nous laissons à nos émotions le soin de diriger nos actions tout en comptant sur notre intellect pour nous justifier de calomnier ceux et celles qui ne pensent pas comme nous. Nous sommes aussi prompts à condamner que nous sommes lents à pardonner. Nous sommes des animaux luttant pour devenir humains, et des humains luttant pour devenir divins. Nous incarnons à la fois ce qu'il y a de meilleur et de pire dans notre espèce.

Nous semblons considérer notre existence terrestre comme un chiffonnier dans lequel chaque tiroir correspondrait à un aspect de notre vie. Tantôt nous ouvrons le tiroir du voisin amical, tantôt celui du parent combatif, tantôt celui du lecteur éclairé du Livre d'Urantia, tantôt celui de l'enfant à charge; et le passage d'un tiroir à l'autre se fait souvent instantanément. Nous pouvons très bien faire l'éloge de l'amour tout en proférant, dans un même souffle, des imprécations contre notre prochain, et cette réaction typiquement humaine n'est pas le fait d'un dédoublement de personnalité; elle résulte simplement d'une identité morcelée, laquelle fait appel, entre autres, à divers mécanismes de défense se trouvant chacun lo2é dans son tiroir respectif.

Le caractère qui se forme au fil des expériences de notre vie constitue la colle qui lie les uns aux autres les différents aspects de notre vie comme autant de morceaux d'un seul et même vase. Notre personnalité lutte en vue d'unifier et d'intégrer ces divers aspects de notre être en un tout harmonieux, mais nos vieux systèmes de croyances s'y oppose nt--sys tè mes hérités de nos parents, mis en pratique avec nos semblables et sanctionnés par la société. Ces croyances influencent fortement nos comporteinents, beaucoup plus que nous ne le croyons. "Après tout, nous disent les Révélateurs, ce n'est pas tant ce que l~on sait que ce que l'on croit qui détermine la conduite et domine les réalisations personnelles" (P. 1090).

Le combat de la vie

La vie semble être le théâtre d'un combat sans trêve oÙ il nous faut constamment lutter pour progresser au-delà de ce que l'expérience nous enseigne. Plusieurs d'entre nous ont vécu des expériences pénibles dans leur enfance ou depuis lors, et ces souffrances nous ont amenés à nous fabriquer des armures dont nous n'avons même plus besoin. Or, si nous voulons progresser, nous devons commencer par examiner avec soin nos croyances--qui le plus souvent, ne sont que le produit de nos expériences malheureuses--en nous servant du pouvoir grossissant de la loupe spirituelle.

Nous devons nous débarrasser des entraves de la culpabilité, de la peur et de la honte qui opposent tant de résistance au progrès personnel. Nous devons avoir la volonté de rejeter tout ce qui entretient nos peurs et de n'accepter que ce qui nous définit comme enfants de Dieu. Nous devons évoluer, d'abord à titre individuel, puis en tant que partenaires et parents, et enfin comme bâtisseurs de la religion universelle. Nous devons apprendre à considérer les relations humaines comme une responsabilité divine.

Ce n'est cependant pas une mince tâche. D'ailleurs, un Melchizedek nous dit, à ce propos, que "ce n'est pas sans lutte que l'on exerce sa fidelité envers ce qui est grand, bon, vrai et noble. La clarification de la vision spirituelle et le rehaussement de la clairvoyance cosmique s'accompagnent d'efforts, et l'intellect humain proteste quand il est sevré de la nourriture que lui procuraient les énergies non spirituelles de l'existence temporelle. La pensée animale est indolente et se rebelle devant l'effort exigé par la lutte pour résoudre les problèmes cosmiques" (P. 1097).

Et, pourtant, il nous faudra bien lutter puisque nous avons eu le bonheur, cette semaine, de pouvoir "jouer dans les champs du Seigneur"! Nous avons labouré le sol du potentiel cosmique et en avons récolté une riche moisson de vérité spirituelle. Nous avons consommé les fruits de l'esprit que nous avons cueillis en nous aimant les uns les autres et, maintenant, nous devons apprendre à labourer ce sol spirituel jusque dans nos vies quotidiennes. Les Révélateurs ont planté un jardin sur Urantia, mais c'est à nous qu'il revient de l'entretenir pour en offrir les fruits au reste du monde.

Comment un individu paresseux nourrissant une pensée animale avec les énergies non spirituelles de l'existence temporelle peut-il arriver à moissonner un tel jardin? Nous est-il possible de dominer notre tendance à dépendre de nos systèmes de croyances surannés, de nos émotions déstructrices et de nos intellects égocentriques tout en développant notre aptitude à la clairvoyance cosmique? Comment est-il possible à de simples mortels d'apprendre à vivre comme des êtres divins?

Le pont vers la survie

Il existe, à cet effet, un mécanisme universel conçu précisement pour résoudre la dualité matière-esprit qui est à l'origine de la plupart des difficultés et des conflits de ce genre dans nos vies; et ce mécanisme, ceest l'intellect humain. Celui-ci nous permet de passer du niveau égocentrique des idées utilitaires de la réalité materielle à celui de l'expérience personnelle des idéaux altruistes de la vie de l'esprit où regne l'amour de Dieu.

L'intellect est le pont nous permettant d'atteindre l'esprit intérieur, d'engendrer notre âme, de choisir la survie; et, à mesure que nous le franchissons à la decouverte de la mentalité divine, nos decisions ne resultent plus d'une passion aveugle ni d'une froide obligation, mais plutôt d'une conscience de plus en plus claire que nous devons vivre comme des enfants de Dieu.

1!évolution materielle vous a procuré une machine vivante, votre corps. Le Père lui-meme vous a doté de la réalité spirituelle la plus pure que l'on connaisse dans l'univers, l'Ajusteur de vos pensées. Mais l'intellect a été remis entre vos mains; l'intellect est sujet à vos propres decisions; c'est par l'intellect que vous vivez ou mourez" (P. 1216).

L'intellect est le cadre dans lequel les nécessités de la vie materielle sont tempérées par les réalités eternelles de la vérité spirituelle. C'est là que le parfait Ajusteur divin exerce son ministère auprès de la créature ascendante imparfaite. Chacune de nos décisions contribue à l'évolution de notre âme et à celle du Suprême, tout comme chaque geste que nous posons dans un dessein spirituel contribue à notre propre bien-être autant qu'à celui de nos semblables. "L'ensemble se meut conformément à ses parties" (P. 138).

Si nous désirons porter le flambeau de l'amour dans ce monde enténébré par le désespoir, nous devons quitter le domaine des émotions animales et des idées humaines pour atteindre le royaume des idéaux spirituels en traversant le pont mental qui mène au pays de nos âmes, de sorte que nous puissions enfin goûter aux fruits divins qu'un Puissant Messager décrit dans les termes suivants: "Pour l'Homme sur le plan fini, la vérité, la beauté et la bonté embrassent la pleine révélation de la réalité divine. À mesure que cette compréhension de la Déité par l'amour trouve une expression spirituelle dans la vie des mortels connaissant Dieu, les fruits de la divinité leur sont donnés: paix intellectuelle, progrès social, satisfaction morale, joie spirituelle et sagesse cosmique" (P. 648).

Pour arriver à comprendre la Déité par l'amour, il faut avoir dépassé le simple niveau animal de mentalité et d'émotivité pour atteindre le niveau élevé de la compréhension divine. Nous devons donc transformer notre mode de pensée pour parvenir à syntoniser les directives de l'esprit; car, plus nous sommes conduits par l'esprit, plus nous sommes en mesure de manifester les fruits de l'esprit dans nos relations avec nos semblables.

Mais il ne faudrait pas nous attendre avoir apparaître les fruits de l'esprit dans nos vies quotidiennes sans devoir fournir un rude effort. Nous comprenons l'importance fondamentale du service, du dévouement, de la fidelité, de l'équité, de l'honnêteté, de l'espoir, de la confiance, du ministère, de la bonté, de la tolérance, de la paix, et nous manifestons de mieux en mieux ces idéaux dans nos vies quotidiennes, mais le défi qui nous est maintenant proposé consiste à rehausser chacune de ces qualités humaines au niveau d'une valeur divine en leur adjoignant une épithète distinctive. Nous devons exercer, en effet, "un service aimant, un dévoue-ment désinteressé, une fidélité courageuse, une équité sincère, une honnêteté éclairée, un espoir inaltérable, une confiance pleine et entière, un ministère miséricordieux, une bonté indéfectible, une tolérance indulgente et une paix durable" (P. 2054).

La manifestation de ces idéaux divins dans la vie de leurs protagonistes constitue souvent l'unique preuve que les personnes incrédules acceptent de considérer comme recevable pour admettre tant soit peu l'existence de Dieu et la réalité de l'amour, car ces hommes et ces femmes. bien qu'ils puissent avoir réellement soif d'esprit, n'accordent toutefois aucun crédit aux paroles seules. Leur scepticisme face à toute forme de spiritualité prend souvent racine dans une expérience religieuse négative dont ils garderont un goût amer durant le reste de leur existence. Il peut s'agir, par exemple, d'une femme qui aura passé sa vie à fuir l'image du Dieu antipathique que lui avaient imposée des écclesiastiques timorés «et exigéants, ou encore d'un homme qui refusera toujours de faire appel à Dieu, pour la bonne raison que ses propres parents auront trahi sa con-fiance a un age ou ils représentaient pour lui l'incarnation même de Dieu.

"Ne commettez pas l'erreur d'essayer de prouver à autrui que vous avez trouvé Dieu, dit Jésus, car vous ne pouvez en apporter consciemment la preuve valable. Par contre, il existe deux démonstrations puissantes et positives du fait que vous connaissez Dieu:

1. L'apparition des fruits de l'esprit dans votre vie quotidienne ordinaire.

2. Le fait que tout votre plan de vie apporte la preuve positive que vous avez risque sans réserve tout ce que vous êtes et tout ce que vous avez dans l'aventure de la survie après la mort en poursuivant l'espoir de trouver le Dieu de l'éternité après avoir eu un avant-goût de sa présence dans le temps" (P. 1733).

Pour faire apparaître les fruits de l'esprit dans sa vie quotidienne, il faut commencer par spiritualiser sa pensée avant de poser un geste. Souvent nos actions sont motivées par une peur animale irraisonnée et justifiées par des raisonnements humains non spiritualisés. Nous réagissons sans réfléchir et nous pensons en faisant fi des sentiments. À titre individuel, nous devons évoluer au-delà des émotions purement animales tout autant que de la tendance typiquement humaine à trop raisonner. Nous devons traverser le pont de la pensée et nous engager entièrement sur la voie des idéaux supérieurs si nous voulons produire dans nos vies les fruits de l'esprit et ainsi démontrer au reste du monde que nous connaissons vraiment Dieu, car c'est d'abord par nos actions que nous exprimons notre filiation divine, et non pas simplement par nos paroles. C'est par l'ensemble de notre vie que nous témoignons de la présence de Dieu en nous, non pas uniquement par un aspect quelconque de celle-ci. C'est par des gestes tangibles que nous témoignons de la qualité de notre réponse aux directives de l'esprit, et non par des connaissances théoriques ni avec de bonnes intentions.

L'Ajusteur de nos pensées lutte fort pour idtirer notre attention et nous rappeler que nous disposons de vastes ressources de clairvoyance spirituelle pour orienter nos décisions sur cette planète. De concert avec mon Ajusteur, je peux créer une conscience divine. Ensemble nous pouvons pratiquement parvenir à réaliser un intellect morontiel dominé par une seule volonté, 'tune volonté d'origine humaine qui devient divine lorsque l'Homme identifie sa pensée humaine avec la mentalité de Dieu" (P. 1205).

Il suffit d'élever nos consciences pour qu'aussitôt apparaissent les fruits de la divinité dans nos vies quotidiennes et les fruits de l'esprit dans nos relations interpersonnelles. Or, c'est ainsi que se réalisent à la fois l'évolution de l'âme et celle du Suprême. Le Suprême n'évolue pas du simple fait qu'un livre soit apparu sur une planète. Il évolue lorsque nous hissons notre conscience au niveau des concepts divins et que nous agissons en conformité avec cette conscience spiritualisée. L'âme n'évolue pas en réponse à des décisions prises sous le coup d'émotions animales; elle résulte d'un rehaussement de la conscience par identification avec l'esprit. Or, "la survie des créatures mortelles est entièrement basée sur l'apparition d'une âme immortelle par évolution au sein de l'intellect humain" (P. 404).

Cet intellect humain a lui-même considérablement évolué depuis le premier instant où Andon et Fonta ont décidé de vivre l'un avec l'autre et l'un pour l'autre, instant touchant que les

Porteurs de Vie se remémorent comme suit. "Ima,ginez notre joie lorsqu'un jour--les jumeaux avaient à peu près dix ans--lesptit d'adoration est entré pour la première fois en contact avec la pensée de la jumelle et peu après avec celle du jumeau. Nous savions que quelque chose d'intimement lié à l'intellect humain arrivait à son apogée. Quand, environ un an plus tard, ils se sont finalement résolus, sous l'effet d'une pensée recueillie et d'une decision mûrement réfléchie, à fuir le foyer familial et à partir vers le nord, alors l'esptit de sagesse a commencé à opérer sur Urantia et dans ces deux intellects humains désormais reconnus comme tels" (P. 709).

À partir d'origines aussi modestes, l'intellect humain s'est admirablement développé en un million d'années. Les Révélateurs disent avoir eu recours à plus de mille concepts humains pour leur présentation des exposés cosmologiques et religieux du Livre dUrantia, et pourtant nos pensées ne sont guère spiritualisées sur la planète. Nos décisions sont encore le résultat de la peur, de nos préjugés, de croyances surannées, d'idées erronées et d'idéaux matérialistes, et nous recherchons toujours dans les miracles un raccourci vers Dieu.

C'est pour cette raison, je crois, que la Révélation de la Cinquième Epoque nous . a été transmise sous la forme d'un livre dont les multiples auteurs sont des êtres célestes à qui a été lancé le défi de présenter la vérité divine en termes humains. Quelle excellente idée pour entrâmer nos intellects que de leur offrir la Révélation dans un seul recueil de sagesse humaine tempérée de clairvoyance cosmique!

Chaque Révélation de la vérité avait une mission precise a remplir--en plus de marquer une époque de notre histoire planétaire. La première a consisté dans l'affectation normale d'un Prince planétaire à une planète en évolution; la deuxième a servi à son amélioration biologique et sociale; la troisième mission en a été une d'urgence pour suppléer à l'échec des deux premières; et la quatrième en a été une de miséricorde à l'endroit d'un monde en pleine confusion. Deux sauvetages pour deux échecs: le compte est bon! La cinquième Révélation, selon moi, vise l'élévation mentale; elle a pour mission de nous amener à appliquer les normes spirituelles dans les affaires humaines en nous libérant de la double influence de nos différentes; au lieu de m'engager dans un cercle

intellects confus et de nos émotions chaotiques pour vicieux et destructeur, je trouverai spontanément nous faire accéder à la lumière unifiante de la une solution créative. mentalité divine.

Je me dois d'ajouter que cette dernière tâche aurait été grandement facilitée si les administrateurs spirituels de ce monde avaient connu plus de succès dans leurs missions; car, ce faisant, ils auraient été plus visibles. Nous, au demeurant, qui croyons sans voir, nous devons nous servir du Livre dVrantia pour élever nos consciences et trouver des moyens de faire connaître la vérité au monde. Si l'on songe au défi qui nous est lancé sur Urantia, il n'est pas étonnant qu'un si glorieux avenir attende les Agondontaires que nous sommes, alors qu'il nous est demandé d'utiliser au mieux nos facultés mentales pour réussir à la fois à élever une famille, engendrer une âme et transformer une planète.

Perçue dans cette optique, la Révélation de la Cinquième Époque n'est pas qu'un livre. Elle ressemble davantage, à l'heure actuelle, à la mise en place de tout un réseau de penseurs humains qui endossent ouvertement des concepts fondés sur ce paradoxe tout en produisant les fruits de la divinité dans des vies bien remplies.

Une fois le pont franchi et nos anciennes habitudes de pensée abandonnées, nous progressons dans les royaumes supérieurs d'un intellect spiritualisé; mais, alors, comment pouvons-nous appliquer les fruits de l'esprit aux défis concrets que nous propose sans cesse la vie quotidienne? Comment pouvons-nous utiliser les immenses ressources de la pensée divine pour rejoindre le monde d'une manière tangible?

Si votre vie ressemble à la mienne, vous devez très bien vous apercevoir, à votre manière de prendre une décision ou de réagir dans une situation donnée, si vous vous laissez dominer par des émotions puériles ou des raisonnements égoïstes. En face d'un problème, je peux rapidement déterminer si ma réaction est due à de la colère refoulée, de la douleur, de l'impatience ou simplement de l'amour-propre. Je sais également que, si je prends le temps de traverser le pont-d'élever ma conscience sur un plan supérieur pour jeter un regard spiritualisé sur le problème matériel qui se pose--, mes réactions seront qualitativement

Avec mes enfants, par exemple, lorsque je réagis a un niveau purement émotif, je peux projeter de la colère, de la frustration, de la peur, de la culpabilité, de l'impatience, de l'orgueil, des regrets et une foule d'autres émotions fortes qui sont tout à fait normales et peuvent aussi bien être constructives que destructives. D'un autre côté. lorsque j'interviens auprès de mes enfants au niveau proprement intellectuel, j'agis comme une maîtresse d'école; je décide de leurs études, de leur santé, de leurs amis; je deviens autoritaire, péremptoire et dogmatique.

Quand je franchis le pont de la pensée qui mène au royaume des idéaux supérieurs, je vois mes enfants comme des frères et des soeurs spirituels. Je regarde mon fils et je sais que nous passerons une éternité à voyager sur des routes similaires, non en tant que mère et enfant, mais comme frère et soeur. J'écoute ma fille jouer avec sa maison de poupée et je m'émerveille à l'idée que, dans la maison de notre Père spirituel, nous sommes déjà des soeurs. Je tiens dans mes bras mon dernier-né et je songe

à ces quelques années devant lesquelles il me sera donné de le protéger et de l'éduquer en sachant que ce temps ne représente qu'un bref instant de notre éternité respective... un vrai cadeau de Dieu.

Et, parallèlement à nos pensées, nos actions se transforment également. Il n'est pas important de contrôler les situations, mais simplement de maîtriser nos réactions. Il n'est pas nécessaire de projeter toujours l'éclairage sur l'erreur, mais il est essentiel de mettre parfois la vérité en lumière. Il ne nous est pas demandé de gagner la partie, mais seulement de jouer franc-jeu. Si je pouvais constamment réagir envers mes enfants en gardant toujours présents à l'esprit ces quelques principes fort simples mais combien divins, j'aurais atteint mes objectifs en tant que parent. Pour l'heure, je dois sans cesse me rappeler à l'ordre durant les moments de tension, et constamment lutter pour accéder à l'esprit de Dieu.

C'est pourtant ainsi que je progresse et, au moins, je possède désormais un outil efficace pour accroître le maigre héritage que mes parents, malgré toute leur bonne volonté, m'auront légué en matière de compétence parentale. Or, cette inexpérience se reflète également dans d'autres aspects de nos vies quotidiennes, voire jusque dans notre coinmunauté spirituelle.

Plusieurs lecteurs du Livre d'Urantia sont troublés par des problèmes et des conflits qui semblent nous diviser plutôt que nous unifier. Certains pensent que, pour former une communauté durable, il faudrait commencer par mettre sur pied une organisation consacrée au culte et nous définir comme une "nouvelle religion". D'autres croient qu'il faudrait avoir pour priorité de traduire le livre dans toutes les langues pour en assurer la diffusion la plus large possible. D'aucuns sont importunés par d'épuisantes poursuites judiciaires tandis que d'autres lorgnent du côté des autres écoles de pensée.

Mais, puisque nous croyons tous à la Révélation de la Cinquième Époque, peut-être n'est-il pas aussi important de savoir ce que nous devons faire que de penser à la manière de le faire. Comment pouvons-nous répondre aux besoins de nos frères et soeurs qui penchent en faveur d'un culte organisé sans imposer aux autres des normes qui ne leur conviennent pas? Comment pouvons-nous tirer leçon de nos conflits en apprenant l'art de la négociation, du compromis et de la tolérance sans nous écarter de nos statuts? Comment pouvons-nous réagir aux ménaces juridiques sans soulever de passions destructrices? Comment pouvons-nous accorder aux autres la liberté de se livrer a des expériences sans les juger trop sévèrement pour ne pas compromettre nos relations ni l'avenir de notre communauté?

Voilà les questions que nous devons nous poser: Avons-nous appliqué les critères d'ordre spirituel à la solution des problèmes d'ordre matériel dans notre propre communauté? Avons-nous appris à interpréter sans préjuger, à comprendre sans juger, à aimer sans hésiter, à vivre sans craindre?

Mère Teresa dit: "Ce qui importe, ce n'est pas d'accomplir de grandes choses; c'est de faire des choses ordinaires avec un grand amour."

Nous passons énormément de temps à débattre de ce que devraient faire les lecteurs du Livre d'Urantia, mais peut-être trop peu à nous demander comment. Et, pourtant, c'est la manière de faire ce que nous faisons qui fait de nous les

membres d'une communauté spirituelle. Je crois que cette obsession du "quoi faire" nous ancre dans la matière, et nous gaspillons un temps précieux à essayer de résoudre des problèmes purement matériels en ramassant n'importe quelle valeur humaine qui peut nous tomber sous la main, alors que c'est le "comment faire" qui transforme les problèmes d'ordre matériel en occasions de progrès spirituel. C'est le "comment faire", qui transmue les valeurs humaines en idéaux divins. À la question "Quoi faire?", la réponse est: Servir. Et "Comment faire?": En aimant.

L'apôtre Paul, malgré tous ses défauts, s'y connaissait fort bien en matière d'amour. Dans sa première épitre aux Corinthiens (chapitre 13, versets 1 à 7), il écrit: "Quand je parlerais toutes les langues des Hommes et des anges, si je n'ai pas l'Amour, je ne fais que sonner comme l'airain et retentir comme une cymbale. Et quand j'aurais le don de prophétie, que je comprendrais tous l'es mystères et que je connaîtrais tout, et quand j'aurais une foi totale au point de pouvoir déplacer des montagnes, si je n'ai pas l'Amour, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour nourrir les pauvres et que je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas l'Amour, cela ne me sert de rien. L'Amour est longanime et bienveillant; l'Amour n'est pas envieux; l'Amour ne fanfaronne pas, ne se rengorge pas, ne fait rien d'inconvenant; il ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, ne projette pas de mal; il ne se réjouit pas de l'iniquité, mais il met sa joie dans la vérité; lAmour éxcuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout."

Lorsque nous aurons appris à produire les fruits de l'esprit--les idéaux divins--dans nos relations interpersonnelles, nous verrons en même temps les fruits de la divinité apparaître dans notre communauté. Nous vivrons en paix intellectuellement tout en partageant des idées différentes. Nous verrons éclore le véritable progrès social et éprouverons une profonde satisfaction morale à vivre au service les uns des autres pour répondre à nos besoins toujours changeants. Et, dans cet esprit de coopération, nos coeurs s'ouvriront à une joie spirituelle de plus en plus grande et nos consciences s'éleveront à une sagesse cosmiqu,e de plus en plus vaste.

Apres avoir franchi le pont et élevé nos consciences, et quand notre communauté sera devenue vraiment spiritualisée, nous saurons alors comment rejoindre le monde en tant qu'enfants de Dieu. Nous ne rejoindrons pas le monde comme adeptes du matérialisme ni même du spiritualisme, mais comme des êtres religieux capables d'harmoniser cette dualité dans les niveaux supérieurs de leur pensée. Pour ce faire, nous devrons insérer les enseignements du Livre d'Vrantia dans le tissu même de nos vies quotidiennes en recourant à ces critères supérieurs d'action et de réflexion pour développer des moyens concrets de servir la communauté et le monde dans lesquels nous vivons. Ainsi pourrons-nous véritablement aider nos frères et nos soeurs en agissant de plus en plus sous l'inspiration lénifiante et féconde d'un intellect authentiquement spiritualisé plutôt que sous la poussée fébrile d'émotions purement animales ou sous la contrainte stérile de raisonnements par trop humains.

En somme, nous ne pouvons plus ranger nos croyances et nos opinions dans des tiroirs. Nous devons appliquer les mêmes critères de spiritualité à toutes nos relations, que ce soit avec nos enfants, nos partenaires, nos collègues de travail, nos voisins ou nos ennemis. Nous devons nous affranchir des liens ataviques qui nous enchailnent affectivement à une doctrine religieuse imposée et oser embrasser une philosophie religieuse qui soit à la fois personnelle et universelle. Nos vies doivent fournir l'exemple de la religion que nous cherchons à créer --une religion d'action plutôt que de préceptes, qui non seulement accueille tous ceux qui recherchent Dieu, mais tolère également leur façon de Le chercher.

Le grand déri de la paix

Pour une personne de foi comme moi, il n'y a pas de plus grand défi que d'apprendre à maîtriser l'art de réaliser la paix. Nous sommes partout confrontés à des situations de conflit. Nous en voyons tous les jours dans les bulletins de nouvelles et nous en vivons personnellement à l'école, sur la rue ou au travail. Plus le marché international de l'armement prend de l'expansion et plus l'économie mondiale se contracte, plus ces conflits sont violents et mortels; il semble beaucoup plus rentable de chercher des moyens de faire la

guerre que de trouver des méthodes pour faire la paix. Je suis entraînée à la fois par mes émotions et mes raisonnements à m'élever avec véhemence contre tous ces individus immoraux qui ont choisi de placer leurs intérêts dans le commerce des armes et l'interventionnisme militaire, le trafic des stupéfiants et le vol organisé, et toutes ces formes de magouille et de corruption qui vont quelquefois jusqu'à trouver leur justification dans un système judiciaire inadéquat. Mais je sens bien que ce n'est pas de cette façon que je vais pouvoir créer la paix avec mes semblables. Pour ce faire, je dois traverser le pont de mon intellect et atteindre les idéaux supérieurs où la paix peut réellement être conçue, selon la formule du dalâi-lama, par suite d'une "intériorisation du désarmement".

Dans le Livre d'Urantia, un Melchizédek dit que "l'Homme n'acceptera jamais la paix, en tant que mode normal de vie, avant d'avoir été convaincu entièrement et à maintes reprises que-la paix est ce qu'il y a de mieux pour son bien-être matériel" (P. 786). Nous devons donc commencer par nous en convaincre nous-mêmes.

Pouvons-nous nous permettre d'appliquer les méthodes de la guerre à la réalisation de la paix? Pouvons-nous continuer à refuser de traiter les victimes de la drogue et ne vouloir payer que pour leur infliger un châtiment? Pouvons-nous justifier la réélection de legislateurs qui préfèrent l'argent à l'éthique? Ces problèmes purement sociaux et politiques ne semblent guère concerner le mouvement Urantia, mais je doute fort qu'on puisse rejoindre le monde à l'aide de la clairvoyance spirituelle en restant aveugle aux décisions qui l'entrainent dans la misère.

"Les personnes religieuses ne sont ni impassibles aux souffrances sociales, ni indifférentes aux injustices civiles, ni isolées des conceptions économiques, ni insensibles à la tyrannie politique. La reliaion influence directement la reconstruction sociale parce qu'elle spiritualise et idéalise le citoyen en tant qu'individu. Indirectement, la civilisation culturelle est influencée par le comportement des individus religieux à mesure que ceux-ci deviennent des membres actifs et influents de divers groupes sociaux, moraux, economiques et politiques" (P. 1088).

Le comportement d'une personne religieuse ne doit pas refléter les mécanismes de defense propres aux membres de l'espèce humaine. Ceux-ci tracent des lignes dans le sable pour délimiter leurs territoires respectifs et pointent leurs armes--sinon matérielles, du moins psychologique s--vers "l'ennemi", qui se trouve de l'autre côté. Nous devons chercher, au contraire, à entretenir la paix et à résoudre les conflits au profit de chaque individu, et nous devons apprendre à tirer avantage de la paix non seulement pour nous-mêmes, mais également pour ceux qui ne sont pas d'accord avec nous, et surtout pour ceux-là.

L'expérience démontre que toutes les parties à un conflit ont avantage à le résoudre si chacune veut en sortir victorieuse. La connaissance de la nature humaine ainsi que de notre histoire suffit à nous convaincre que le perdant n'adopte jamais d'emblée les croyances et les buts du gagnant. En réalité, il ne fait que nourrir du ressentiment et n , attend que le moment propice pour tirer vengeance de sa défaite. Le vainqueur ne peut jamais s'asseoir sur ses lauriers et savourer pleinement sa conquête. Que le vaincu se rebelle sur-le-champ ou qu'il lui faille attendre des générations, peu lui importe; s'il estime avoir été lésé, il ripostera à coup sûr, car tout châtiment exige réparation.

Et ceci vaut non seulement pour les races et les nations, mais également pour les parents avec leurs enfants. En matière d'éducation des enfants, il est maintenant reconnu que les punitions provoquent un cercle vicieux axé sur l'inconduite, l'abus et le rejet de soi tandis que la négociation

z> amène les enfants à avoir un bon comportement, le sens des responsabilités et une grande estime personnelle.

Mais la mise en application de la théorie de la résolution des conflits n'est pas tâche facile. Il nous faut être prêts à fournir tous les efforts nécessaires pour apprendre à penser différemment et développer de nouvelles habiletés qui nous permettront de mieux résoudre nos conflits avec les autres. Il faut être courageux pour arriver à adopter une nouvelle philosophie de vie en remplacement de nos anciens systèmes de croyances fondés sur des principes tels que "la puissance prime le droit" et "oeil pour oeil, dent pour dent". Le monde a plus

que jamais besoin d'apprendre à vivre la paix. C'est pour nous l'occasion rêvée d'accomplir notre mission apostolique. C'est le moment d'apprendre a présenter l'autre joue de telle sorte qu'une attaque personnelle puisse être refaçonnée en un outil spirituel.

Une partie de mon travail consiste à animer des ateliers conçus pour aider les dirigeants de grandes entreprises à resoudre les conflits qui peuvent surgir parmi les membres de leur personnel. On y decouvre, entre autres, qu'il est beaucoup moins économique de remplacer un employé mécontent que d'apprendre à l'ecouter, à le comprendre et à l'encourager a prendre part au processus décisionnel. Dans mon travail de conseillère familiale, j'ai vu de nombreux parents d'adolescents arriver à prendre conscience que les durs combats qu'il leur fallait livrer pour affirmer leur autorité auprès de leurs enfants n'avaient popr tout résultat que d'épuiser les ressources émotionnelles, provoquer des ressentiments et susciter la révolte. En tant que bénévole dans la classe de troisième année de mon fils, j'ai montré à une institutrice chevronnée comment résoudre les petits problèmes de ses élèves en les aidant à parvenir à un accord plutôt qu'en leur imposant une discipline arbitraire. Nous avons vraiment réussi à transformer une classe tendue en une communauté capable de travailler dans l'harmonie.

Les principes régissant la résolution des conflits sont très semblables à ceux que Jesus a lui-même appliqués pour faire regner la paix dans ses relations avec les autres. Il maîtrisait parfaitement ces techniques, et le Livre d'Urantia, d'autre part, constitue une source inépuisable de renseignements à cet effet. Que l'on soit dirigeant d'entreprise, parent ou professeur, il faut d'abord avoir pleinement foi dans la bonne volonté des parties en présence, puis il suffit de prêter une oreille attentive sans sauter aux conclusions, demander des éclaircissements pour dissiper toute confusion, essayer de se rejoindre sur un terrain d'entente, suggérer des solutions possibles et en évaluer les conséquences. En négociant équitablement et en faisant preuve de tolérance, il est tout à fait possible de parvenir à un accord. Or, c'est ainsi que, dans nos vies quotidiennes, nous pouvons vivre en véritables enfants de Dieu.

Imaginez l'impact que les lecteurs du Livre d'Urantia pourraient avoir dans le monde s'ils arrivaient à être reconnus pour leur habileté à entretenir la paix. Imaginez le pouvoir de guérison qui pourrait emaner de notre communauté si nous voulions bien conjuguer nos efforts chaque fois qu'il y a des conflits à resoudre. Imaginez le changement qui pourrait s'opérer dans la vie des familles en une seule génération si les parents parvenaient à créer la paix dans leur foyer en mettant en oeuvre ces principes de négociation avec leurs propres enfants.

Voila un défi qui vaut la peine d'être relevé. Si nous voulons bâtir le temple vivant de la confraternité spirituelle, nous devons nous aimer les uns les autres suivant les mêmes idéaux divins et travailler ensemble selon les enseignements de Jésus à instaurer le modèle universel présenté dans le Livre d'Urantia en commençant par élever nos consciences.

Nous nous sommes réunis ici cette semaine à la fois pour approfondir notre compréhension de la Révélation et pour raffermir les liens qui nous unissent les uns aux autres. Nous nous sommes rassemblés pour partager le festin d'amour que notre Père nous a préparé. Le temps est maintenant venu de nous préparer mentalement en étudiant tout particulièrement, parmi les enseignements de notre livre bien-aimé, les passages destinés à faire de nous des guides éclairés, capables de transformer leur communauté et de propager la paix dans le monde en tant qu'enfants de Dieu.

Il nous faut d'abord traverser le pont mental jusqu'à la conscience divine puis déterminer les besoins réels de nos semblables dans le monde. Plus notre conscience sera élevée, plus notre perspective sera large et plus notre impact dans le monde sera fort. Notre tâche ne consiste pas uniquement à publier un livre et à en diffuser des exemplaires, mais plutôt à libérer la Révélation qu'il renferme en nous efforçant de rendre témoignage, par le modeste exemple de nos propres vies, à la grandeur de la vie de Jésus ainsi qu'à l'infinité de l'amour de

Dieu.

Nous formons un corps d'élite ayant accès à une Révélation exceptionnelle de la vérité, et c'est à nous qu'il revient d'élever le monde au-dessus de son statut actuel, malgré son lourd tribut d'échecs et de défaillances. Le défi qu'il nous faut maintenant relever exige que nous y consacrions la totalité de nos ressources, car il ne s'agit rien de moins que d'amener Urantia à dépasser son présent stade de matérialisme pour atteindre sa future ère spirituelle de lumière et de vie.

Mais ne nous lançons pas dans cette entreprise avec la fougue irréfléchie de ceux qui arborent le flambeau de la vérité davantage pour enflammer le monde que pour leéclairer. Contentons-nous plutôt d'illuminer d'abord humblement nos propres consciences à la lumière authentiquement spirituelle de la vraie simplicité et l'esprit s'effusera de lui-même sur le monde au modeste reflet de notre exemple.

"Heureux les pacificateurs, car ils seront appelés enfants de Dieu" (P. 1575). Cette affirmation revêt une signification profonde, non seulement pour les membres de notre communauté, mais pour toutes les personnes qui se laissent guider par le pouvoir de l'esprit dans un monde qui est fortement dominé, quant à lui, par l'appât du pouvoir temporel. Nous pouvons faire la différence, et j'espère que, dans notre travail de coopération comme membres de la communauté des lecteurs du Livre d'Urantia, nous ferons toujours passer notre statut d'enfants de Dieu avant nos désirs humains. J'espère que nous serons en mesure de vivre ensemble dans la paix et l'harmonie comme des frères et des soeurs qui s'aiment les uns les autres suivant les mêmes idéaux divins. Et j'espère que, lorsque nous aurons quitté ce monde, c'est surtout à titre de pacificateurs qu'on pourra évoquer le souvenir des enfants de Dieu que nous aurons été.

Traverser le pont pour rejoindre le monde en tant qu'enfants de Dieu--voilà un défi à la mesure de notre chère Révélation!

 


A Service of
The Urantia Book Fellowship